65. S'installer
Alors, lectrice lecteur, c’est décidé, tu t’installes ?
Non, je ne te retiens pas… Simplement je me demande qu’est-ce qui fait qu’à un certain moment, ou à un certain endroit, on s’installe ? On reste ? On ne repart pas?
On peut s’installer dans un logement, dans un quartier, dans un pays, sur une île, avec quelqu’un, en couple, en concubinage, en mariage, dans un travail, à son compte ou embauché définitif, oui, on dit ça : définitif ! C’est peut-être ça, la définition de l’installation : elle prétend être définitive. Evidemment le philosophe du comptoir sait que rien n’est jamais acquis à l’humain et que la rupture, le renoncement, le retour, sont toujours possibles, ou, du moins, imaginables.
Si tu t’installes, lectrice lecteur, se sera pour toi la fin de tes errances, la fin des choix difficiles, parce que, de ce premier choix, mille autres vont découler. Tu auras des enfants peut-être, des amis certainement, un conjoint, sans doute, un métier probable, la trajectoire est tracée et du coup, tu le comprends, ce sera la fin de ton roman.
A moins que…
A moins que le démon, ou plutôt l’ange de l’aventure ne te reprenne… Bien sûr, tu repartiras. L’auteur ne va pas te laisser t’encroûter longtemps. Un jour une étincelle imprévue mettra le feu à ta poudre d’escampette.
En route pour ailleurs !