32. Port
Le voilà donc, le port tout frissonnant de la vague marine… Las ! C’est un port tropical étouffant, sale, inerte. Certes, il doit exister un arrière pays de l’autre côté de la ville de tôles et de béton qui cuit au soleil, mais tu es encore trop amariné, trop bercé pour pouvoir passer à la déambulation terrestre. D’ailleurs, tes camarades ont l’air de se plaire ici, dans le port, ils y sont chez eux, ils retrouvent des copains qui circulent comme eux. Aux quatre coins du monde, les navigateurs se retrouvent. Gérard et Arthur sont en train de leur raconter leur aventure dans la grande poubelle du Plastifique, mais aussi, ils parlent entre eux de radio, de radar, de carénage, de galvanisation, et toi, ça ne t’émoustille pas plus que ça. Tu as l’impression que, parfois, pour certains d’entre eux, le moyen devient la fin et que le bateau passe avant le voyage. Et d’ailleurs, c’est prévu, tu dois t’arrêter là, quitter tes deux amis. Vous allez éprouver l’émotion de la séparation, vous allez vous prendre longuement dans les bras, beaucoup plus tendrement que vous n’avez jamais osé le faire au large, et chacun se dirigera vers son destin.
Le tien, sera-t-il de rentrer at home en avion ? C’est possible, il y a justement un petit avion aujourd’hui qui rallie un grand aéroport international, mais tu risques de le louper, il faut te dépêcher. Fonce à l’aéroport au chapitre 49
Ou préfères-tu continuer le voyage ? Tu as une occasion pour repartir : t’embarquer sur un autre voilier qui largue les amarres ce soir même, en moins de deux jours, il peut te déposer sur l’île au chapitre 52.