17. Mouillé

Courir sous la pluie, viser les espaces abrités, longer les façades sous les toits qui dépassent, traverser les rues en évitant les flaques, mettre quand même les deux pieds dedans, sentir les gouttes te fouetter le visage, l’eau t’envahir les épaules, les genoux, les cuisses, arriver enfin à la gare, mouillé, mouillé, tels sont les actes que tu accomplis lors de ton immersion dans le chapitre 17, où tu te trouves présentement.

Attente.

Forcément, salle d’attente, on attend.

Les trains passent sans arrêt. Et sans arrêt. Disons qu’ils n’arrêtent pas de passer sans s’arrêter. Toi, tu n’arrêtes pas de les maudire de ne pas s’arrêter. Chaque fois le sol tremble, bruit infernal.

Tu te réveilles, tu as dû t’endormir. Il y a un train devant toi, immobile, portières ouvertes…

C’est fait. Tu es monté. Il est parti. Passe au chapitre 24. Ou alors au chapitre 54… ça dépend… Est-ce que, une fois monté dans le train, tu vas te sentir soulagé ? Dans ce cas, c’est bien le 24. Mais si au contraire tu vas te demander si tu es bien monté dans le bon train, et même acquérir rapidement la certitude que c’est l’autre train qui est le bon, celui qui va partir sur l’autre quai, alors passe au chapitre 54.