Tu es entré dans le bar et tu as commandé au comptoir un petit déjeuner avant d’aller t’asseoir au fond sur la banquette de moleskine noire où tu as attendu un moment et voici que le tenancier se dresse devant la table de faux marbre blanchâtre et t’interroge : thé ou café ?

Eh bien, cette question, thé ou café, tu dois la considérer avec sérieux, parce que toute ta vie ça s’est passé de la même façon, tu as fait des choix, des milliers de choix machinalement en ignorant leurs enjeux. Thé ou café, ça n’a l’air de rien, mais l’eau du thé est peut-être infectée par une bactérie nouvelle qui t’enverra à l’hôpital où des spécialistes branchés se pencheront ravis sur ton cas désespéré, quant au café, il te donnera peut-être une sensation d’énergie qui t’incitera à des décisions imprévues bien propres à orienter ta vie dans des directions nouvelles qui ne seront pas sans risques et tu comprends maintenant, chère lectrice lecteur, toute la portée philosophique de la lecture que tu viens d’entreprendre, mais pour le moment je te le répète, thé ou café, il faut choisir.

Quant à toi qui prétends ne boire ni thé, ni café, allez, va, ne fais pas ta mauvaise tête, l’auteur ne propose que ces deux boissons et il te demande de choisir entre elles, accepte de jouer le jeu, sinon il serait obligé de t’expédier au chapitre 48, ce qu’il ne souhaite à personne. Non ce n’est pas du chantage, c’est au contraire que l’auteur cherche à te l’éviter, le terrible chapitre 48 et il ajoute que c’est par pure amitié pour toi qui tout de même lui fais l’amitié de t’intéresser à son œuvre.